P. J. Harvey, Dry
A la découverte du premier album de la britannique, sorti en 1992. Entre Björk, Alanis Morrissette et Sinead O'conor, voici la princesse underground issue de la campagne anglaise. Si vous n'arrivez pas à vous faire une idée, je (comprends et) vous encourage à découvrir cet album vivifiant, abrupte et terriblement sec.
vendredi 24 août 2007
dimanche 19 août 2007
Elliot Smith
Elliot Smith, Either/or
Un chef-d'oeuvre. Ce disque à 10 ans déjà, mais je suis absolument passé à côté depuis (j'avais en 13 ans à sa sortie, juste assez pour m'émoustiller devant onze gars en shorts bleus et No need to argue des Cranberries). Il y a un certain plaisir à découvrir ce genre de vieux albums oubliés qui tiennent sans rougir la comparaison avec un excellent Neil Young.
Un chef-d'oeuvre. Ce disque à 10 ans déjà, mais je suis absolument passé à côté depuis (j'avais en 13 ans à sa sortie, juste assez pour m'émoustiller devant onze gars en shorts bleus et No need to argue des Cranberries). Il y a un certain plaisir à découvrir ce genre de vieux albums oubliés qui tiennent sans rougir la comparaison avec un excellent Neil Young.
samedi 18 août 2007
Feist
FEIST, Let It Die
Sympathique album paru en 2004. Leslie Feist avait alors fait un peu de bruit en France, dont l'obtention d'un disque d'or, et avait tourné dans plusieurs villes de l'Hexagone. Tous les morceaux sont des petits refrains très doux et entêtants. Ca peut ressembler à du Cat Power, voire du keren Ann anglophone (des meilleurs jours), avec un brin de décontraction et de gaieté en plus. Certaines chansons sont assez jouissives, entre ballades indie-folk, bossa-nova, soul. Mushaboom, one evening et inside and out sont les sommets de ce deuxième album solo.
Feist est issue de la riche scène indie-rock de Toronto. Elle y a été colocataire de Gonzales (qui a coécrit quelques unes des chansons de l'album) et de peaches. Puis elle a rejoint le mouvement Broken Social Scene, petit groupe indie-rock devenu l'incoutournable "dream team" du rock torontois. Rajoutons que Montréal propose un deuxième pôle mondial d'indie-rock, avec notamment les G.Y.B.E. et Arcade Fire, qui font du Canada un des centres les plus foisonnants en terme de rock aujourd'hui.
Feist est issue de la riche scène indie-rock de Toronto. Elle y a été colocataire de Gonzales (qui a coécrit quelques unes des chansons de l'album) et de peaches. Puis elle a rejoint le mouvement Broken Social Scene, petit groupe indie-rock devenu l'incoutournable "dream team" du rock torontois. Rajoutons que Montréal propose un deuxième pôle mondial d'indie-rock, avec notamment les G.Y.B.E. et Arcade Fire, qui font du Canada un des centres les plus foisonnants en terme de rock aujourd'hui.
lundi 13 août 2007
Patti Smith
Patti Smith, Gloria (Horses)
Putain. Ca c'est du rock! Est-ce que le rock aujourd'hui est du rock'n'roll? Est-ce que le rock'n'roll est une branche du rock, aujourd'hui éteinte? Le fait est qu'il suffit d'entendre Gloria, la très célèbre chanson composée par Van Morisson pour son groupe Them en 1964, interprétée en 1975 par Patti Smith pour se dire: "ça, c'est du rock'n'roll" et comprendre qu'il manque au rock des années 2000 une des saveurs les plus fameuses du rock des 70's: la fougue.
Pour la plupart des 120 millions (à quelques pertes et handicaps près) d'oreilles françaises, et pour moi jusque il y a peu, Gloria se résume aux coeurs de rock'n'roll collection, le tube tributaire de laurent Voulzy. Cependant et malheureusement tous les fans de lolo ne connaissent pas l'existence de cet album sacré. Je ne pensais pas moi même découvrir cette chanson là: je m'imaginais ce genre de coeurs, un "locomotion" à la kylie Minogue des 80's. Pour finalement écouter un des plus grands tubes rock. Et rock de chez rock!
La poètesse est en fait une vraie chanteuse rock, dans la lignée de Janis Joplin et dans la veine de Deborah Harry, des Blondie (une des plus grandes et mésestimées chanteuses de rock). Elle chante Gloria comme une furie. On a l'impression que sa voix accélère le rythme des musiciens et l'ultracharisme de ses "I'm gonna ah! ah! make her mine" me trotte dans la tête de façon ininterrompue depuis 4 jours. Sur cette chanson Patti Smith me rappelle fortement Alison W Mosshart, sublime chanteuse brute des Kills. Cette chanson rappelle les Kills. La différence c'est que Patti Smith chante comme une tigresse une p... de chanson, tandis qu'on sent les kills se bagarrer pour chanter quelque chose qui sorte de l'ordinaire. Ce qui manque à Mosshart, finalement, c'est le génie de composition et d'interprétation.
Gloria est une chanson qui monte en régime pendant presque 6 minutes, avec un rythme redondant qui s'accélère aux coups de sang des "ah! ah! make her mine!" de la songwriter. Smith chante avec un accent hautain prononcé. On sent dans sa voix l'irrévérence et l'impertinence de son texte réarangé, qui décrit son attirance rugueuse pour une femme, la Gloria en question, avec référence à la mort de Jesus due aux péchés d'autrui, "but I don't care [...] My sins my own, they belong to me, me".
C'est pourquoi le texte rappelle en outre celui de Leonard Cohen, repris par Jeff Buckley, Hallelujah. Même histoire d'attirance pour une femme, même description onirique, même référence religieuse, même architecture musicale, et à chaque fois une reprise. Seulement les interprétations s'opposent: celle de Buckley, toute en émotion, en chaleur, en intimité et gentillesse, celle de Patti Smith, toute en fougue, en fierté et en arrogance. Les deux compositions et interprétations sont extraordinaires, les deux sont des monuments du rock. Mais lorsque l'on écoute Gloria, on se dit: "putain. Ca c'est du rock!".
Public Image
Public Image Ltd, First Issue
Public Image est-il un groupe tombé aux oubliettes de l'odyssée du rock, pour un jeune de 22 ans aujourd'hui? Excéptés les Doors, Beatles, Floyd ou Stones, peu de groupes des 70's sont assidûment et collectivement écoutés dans les cours de lycées aujourd'hui. L'affaire se complique lorsque la collection de vyniles des parents réunit essentiellement quelques grands noms de la musique francophone, comme Barbara, Brassens et Léo Férré, ainsi que de la folk française des années 70, Tri Yann en tête. Et ne contient comme musique anglo-saxonne qu'un (certes excellent) album de Simon and Garfunkel.
Le jeune rockologue amateur doit aujourd'hui avancer seul dans un passé méconnu mais qu'il sait glorieux. Il doit redécouvrir par ses propres moyens d'illustres rock stars aujourd'hui ignorés des moins de 30 ans, et expliquer à ses amis que le rock n'a pas commencé avec Nirvana. Passés les quelques grands noms de la musique cité plus haut c'est la curiosité qui doit faire la différence.
Il y a à peine deux jours, j'ai dû par exemple presque me contraindre à écouter cet album, Public Image Ltd, qui traînait à la médiathèque dans les étagères du bas, là où sont les disques que personne n'emprunte jamais. Et là, la claque! Je m'attendais à entendre un affilié des Talking Heads ou quelque chose comme ça. La couverture de l'album, une photo en gros plan d'un jeune homme mélancolique, sorte de Topper Headon en pénitence de son heroïn-addiction, ne pouvait laisser entrevoir qu'une musique sage triste, et pourquoi pas expérimentalisante. Là dessus je rentre le disque dans le lecteur CD. Longue intro rythmique, voix rocailleuse et connue: Johnny Rotten!
Au delà des ultras connus Pistols et Clash, je découvre l'album symbole du punk, celui qui l'incarne le plus fidèlement, dans son irrévérentiosité mais aussi dans sa capacité créatrice. Je farfouille dans mes bouquins sur le sujet. Je découvre que ce groupe s'est monté en 1978, à la mort des Pistols et alors que les Clash sont sur le point d'abandonner leur influence punk, par la réunion de quelques grosses personnalités du mouvement punk: Rotten donc, mais aussi Keith Levene, bref membre du Clash éjécté par Strummer et Jones. Les rejoignent deux musiciens, dont un grand cinglé, Jah Wooble, occasionnel bassiste pour les Pistols et surout connu pour ses fracassants coups de chaînes de vélo.
Public Image, sans nier sa qualité musicale, n'est sans doute pas le plus grand groupe de l'histoire. Mais chaque chanson est un ahurissement. L'album est non seulement l'incarnation du punk, mais dégage une multitude de surprises. Il mélange plusieurs folies incendiaires des musiciens, entre avant garde flippante (Religion I et II), paroles scandées, envolées lyriques. Rotten à la voie moins éraillée que sur Never Mind the Bollocks (adieu les "r" roulés, les montées dans le suraîgu), mais n'en est pas moins dérangeante. C'est avec First Issue que j'ai enfin réussi à m'expliquer pourquoi les punks et les gothiques pouvaient se ressembler. Si les deux mouvements paraissent aujourd'hui liés (même si cette idée déplaît à beaucoup car chacun à bien évolué depuis la fin des 70's), la racine familiale existe, elle est sans aucun doute cet album.
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